Lignum Holzwirtschaft Schweiz

La sylviculture et le marché du bois sous le signe du Covid 19

La pandémie ne laissera pas indemne le marché du bois. La fermeture de la distribution, les goulets d'étranglement affectant le transport et le stockage du bois ainsi que l'évolution incertaine du secteur de la construction posent des défis à l'industrie dans toute la Suisse.

Pour l'instant, il n'y a pratiquement pas de transport de bois vers les pays voisins. En Italie et en France, des usines de transformation ont été partiellement ou totalement fermées. Il faut s'attendre à ce qu'une grande partie du volume de bois d'œuvre soit désormais vendue et transformée sur le marché intérieur. Photo Michael Meuter, Zurich

 

Des goulets d'étranglement existent déjà dans le transport du bois de la forêt vers les scieries et, dans certains cas, les capacités de stockage du bois scié des scieries sont desormais limitées. Selon ForêtSuisse, on peut supposer que les éceuils vont encore s'aggraver: par exemple, en raison des fermetures de chantiers, de l'absence des chauffeurs pour cause de maladie ou des pannes de camions et de machines.

 

La fermeture des chantiers de construction affecterait également la forêt

Le Conseil fédéral s'est jusqu'à présent abstenu d'ordonner la fermeture de sites à l'échelle nationale. Toutefois, certains cantons ont pris des mesures plus drastiques comme le Tessin, qui a obtenu auprès de la Confédération d’appliquer une réglementation propre. Selon Forêt Suisse, « des fermetures de chantiers dans toute la Suisse contraindraient la branche de la construction et celle du bois à l’inactivité. Une immobilisation éventuelle de la construction toucherait aussi l’économie forestière, étant donné que le «moteur économie» mettra du temps à retrouver son régime de croisière ».

Toutefois, de nombreuses opérations d'abattage à basse altitude ont déjà été réalisées et, avec un peu de flexibilité, le personnel forestier peut effectuer d'autres travaux forestiers tels que la plantation, l'entretien des jeunes forêts ou l'entretien des routes, conformément aux règlements de l'Office fédéral de la santé publique.

 

Surveiller de près les scolytes

Dans diverses régions de Suisse, les tempêtes de février ont causé des dégâts épars, dont certains n'ont pas encore été traités. A certains endroits, de nombreux résineux ont été couchés. « En certains endroits, ces chablis représentent entre 20 et 40% d’une récolte normale, de quoi couvrir les besoins des scieries pour ces prochains mois, dans la mesure où les scieries suisses sont encore bien approvisionnées » précise ForêtSuisse.

Des bois bostrychés invendus et sur pied sont également encore disponibles dans la forêt. En raison de l'hiver doux et des nombreux arbres endommagés ou affaiblis, il faut s'attendre à une nouvelle attaques importantes de scolytes en 2020, selon ForêtSuisse.

 

Anticiper l'effet en cascade

La difficulté à vendre le bois se fait dejà ressentir, surtout dans les gammes de qualité inférieure, et les quantités demandées diminuent considérablement dans l'ensemble, d’autant plus lorsque les scieries voient se restreindre leur livraisons à l'industrie de la construction. Selon ForêtSuisse, il y aura de nombreux retards dans l'enlèvement du bois. Il est donc probable qu'une grande quantité de bois reste stockée dans la forêt.

ForêtSuisse recommande de regrouper les petits lots isolés, de les stocker sur des tas aussi grands et ombragés que possible pour préserver leur valeur et de les traiter avec des produits de préservation du bois si nécessaire. En raison de l'effondrement imminent des ventes et de l'augmentation simultanée des volumes de bois de coléoptère, l'accent devrait maintenant être mis sur le recyclage du bois touché par les scolytes. L'abattage des arbres frais doit être reporté. Dans le cas de commandes spécifiques, les clients doivent être approvisionnés spécifiquement si l'enlèvement est garanti.

Site de ForêtSuisse: ici

 

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