Construire en bois : faire plus avec moins

Si l’énergie nécessaire au chauffage provient d’une source renouvelable, c’est l’énergie grise non renouvelable de la construction qui prend le dessus en termes d’émissions fossiles et qu’il convient de limiter en priorité. Dans ce cadre, sur un même terrain constructible, les variantes de transformation/surélévation et de substitution doivent faire l’objet d’une étude comparative. Il faut également tenir compte du fait que la déconstruction de bâtiments et d’infrastructures représente environ 17 millions de tonnes de déchets par année et que dans ce cadre une revalorisation de l’existant est une solution. (source : Lignatec 36/2023 Réutilisation du bois de structure)

Une enveloppe en bois isolée

Les solutions à ossatures préfabriquées en bois offrent un bilan énergétique favorable comparé à d’autres procédés d’isolation par l’extérieur. Elles permettent d’élaborer un concept global et efficace en intégrant les menuiseries et le bardage à l’ossature, tout en conservant un poids et un encombrement réduit. Ainsi, il est tout à fait envisageable de travailler avec des modules de 12 mètres de long et de la hauteur d’un étage, pour une pose extrêmement rapide et une grande qualité d’exécution du fait du travail de préfabrication en atelier. L’isolation intégrée au module d’ossature garantit une enveloppe performante et continue pour une économie de chauffage.

Conserver la valeur du bien voire l’améliorer

Investir régulièrement dans un bâtiment c’est assurer que ce dernier reste comparable aux nouvelles constructions sur le plan du confort, des standards de construction et de la consommation d’énergie. Il s’agit de préserver les matériaux et d’éviter que la construction ne perde de la valeur.

Mais faire avec l’existant ce n’est pas qu’entretenir ou préserver : il peut aussi s’agir de restaurer, transformer, densifier, surélever, étendre, réutiliser, reconvertir, relier… Ainsi, une conception bien planifiée permet aussi d’augmenter la valeur d’un bâtiment.

En permettant d’obtenir un meilleur confort acoustique, visuel, en augmentant les surfaces de balcons ou agrandissant les fenêtres, en réorganisant les espaces, changeant les revêtements, on peut combiner rénovation et amélioration de l’existant à tout point de vue.

La plateforme suisse pour les maîtres d’ouvrage et les investisseurs

La plateforme en ligne www.construireenbois.info offre aux investisseurs et aux maîtres d’ouvrage une base de décision étayée avec les chiffres clés économiques et écologiques de 36 exemples de cas actuels. Si cet outil est très appréciable dans le cadre de constructions neuves, elle permet aussi à travers un exemple concret de mieux visualiser les atouts d’un projet de surélévation en bois. 

La rénovation de l’existant prend de plus en plus d’importance, et pas seulement dans les centres-villes et les zones de densification, surtout dans l’optique d’une utilisation mesurée des ressources et d’une réduction de l’énergie grise. Il ne fait aucun doute que la conservation d’une substance bâtie robuste est judicieuse du point de vue de la durabilité.

La rénovation de l’existant prend de plus en plus d’importance, et pas seulement dans les centres-villes et les zones de densification, surtout dans l’optique d’une utilisation mesurée des ressources et d’une réduction de l’énergie grise. Il ne fait aucun doute que la conservation d’une substance bâtie robuste est judicieuse du point de vue de la durabilité. 

Mais qu’en est-il du point de vue du marché immobilier ? Pour répondre à cette question, Wüest Partner et Durable ont comparé, un projet concret de rénovation et surélévation d’un immeuble d’habitation à un scénario de démolition avec une construction neuve de remplacement minérale ou en bois. Les critères d’évaluation portaient tant sur le plan économique qu’écologique. 

Il s’est avéré qu’à surface égale, la surélévation présentait un résultat économique légèrement meilleur que la construction neuve. Les scé-narios de démolition-reconstruction se situent à un niveau similaire, indépendamment de la matérialisation. Dans certaines circonstances, le risque d’autorisation ou d’opposition (surtout dans les zones urbaines) pourrait avoir à l’avenir un impact encore plus important que celui pris en compte dans l’étude. Cela rendrait les surélévations encore plus attrayantes. Les deux études de Wüest Partner et Durable ainsi qu’un dépliant résumant les principaux résultats sont disponibles sur la plateforme. En outre, il apparaît qu’une surélévation en bois permet d’économiser plus du tiers des émissions de gaz à effet de serre par rapport à une nouvelle construction minérale.

Aides et subventions

Grâce au Programme Bâtiments, la Confédération et les cantons cherchent à réduire significativement la consommation d’énergie et les émissions de CO2 du parc immobilier suisse. Le Programme Bâtiments est financé par des moyens issus de la taxe sur le CO2 affectés partiellement à la finalité et par des contributions cantonales. 

Qu’il s’agisse de l’isolation de l’enveloppe d’un bâtiment, du remplacement du chauffage, d’une rénovation générale ou d’une construction neuve énergétiquement efficace, Le Programme Bâtiments aide financièrement, par le biais de subventions, les maîtres d’ouvrage dans le cadre des projets de construction servant à moderniser un bien immobilier et à réduire sa consommation énergétique.

Les éléments subventionnés sont les suivants : 

•  L’isolation thermique de l’enveloppe du bâtiment
• Le remplacement de chauffages utilisant des énergies fossiles ou une alimentation électrique par des énergies renouvelables ou par le raccordement à un réseau de chauffage
• Des rénovations énergétiques complètes ou des rénovations par étapes de grande ampleur, ainsi que des constructions neuves répondant à la norme Minergie-P

Des solutions bois globales pour un rendement optimisé.

La rentabilité d’un projet de rénovation seul est complexe à évaluer. Il est particulièrement intéressant de profiter de ce type d’opération pour agrandir ou surélever l’ouvrage. Dans ce type de projets le bois reste là encore très performant. Poids réduit, rapidité de pose sur chantier grâce à la préfabrication. Ces solutions sont particulièrement intéres-santes pour densifier l’habitat et répondre aux enjeux élevés de notre société : moins de matière utilisée en favorisant une rénovation plutôt qu’une démolition / reconstruction, utilisation de ressources renouvelables à faibles émissions, amélioration énergétique de l’existant.

Conclusion

Le travail sur l’existant est un travail complexe qui permet de mettre en valeur les compétences des entreprises bois. Les solutions de façades rapportées isolées en ossature bois, autoportantes, sont très efficaces pour venir envelopper un bâtiment existant dans un contexte urbain. Le poids léger des ossatures permet lorsque c’est possible du point de vue règlementaire, de venir surélever l’existant sans modification majeure des structures ou des fondations. Cela implique néanmoins de maîtriser les sujets connexes de la thermique, de l’acoustique et de la physique du bâtiment au sein d’un seul corps de métier. Les charpentiers sont confrontés régulièrement à ces combinaisons d’exigences et sont les garants d’une exécution en milieu exploité avec le moins d’impact possible. Maîtrisées, ces solutions offrent un panel de choix pour limiter les démolitions et favoriser ainsi une économie supplémentaire des ressources, thème qui s’installe dans l’horizon de l’acte de construire et s’impose de plus en plus aussi aux yeux des investisseurs comme le montrent les diverses études menées et publiées via la plateforme  www.construireenbois.info de Lignum. ■ 

Pour plus de renseignements: 
Cedotec, Office romand de Lignum
021 652 62 22
info(at)cedotec.ch 

Article du service technique du Cedotec Office romand de Lignum paru dans l'IDB no 03 de mars 2025 de la FRECEM. Texte Lucie Mérigeaux.